Leila n'arrivait pas à dormir. Elle était bien trop excitée. Elle tournait et se retournait dans son lit, ne pouvant effacer l'image qu'avait capturée son esprit quelques heures auparavant.
Sa première année à l'Académie s'était achevée il y avait de cela près d'un mois et demi, et la rentrée approchait à grands pas. Comme elle n'avait pas vraiment d'endroit où rentrer pendant les vacances, elle était restée dans l'école, comme la plupart des élèves.
Ne pouvant trouver le sommeil, Leila s'allongea sur le dos, les bras en croix, lâchant un soupir. Son regard se tourna vers la fenêtre, où resplendissait une lune pleine.
En fin de journée, quelques heures plus tôt, elle se baladait dans les alentours de l'école, lorsqu'elle avait aperçu un mur de pierres à moitié démoli caché derrière des fourrés et une forêt de boulots. En s'approchant de plus près, elle avait remarqué une minuscule porte de bois rouge, mais lorsqu'elle s'était penchée pour l'ouvrir, la vice-directrice de l'Académie avait sonné le couvre-feu, et Leila s'était vue obligée de rentrer au bâtiment.
Mais maintenant qu'elle avait été notée présente, rien ne l'empêchait de faire le mur. Un sourire malicieux se dessina sur les lèvres de la jeune fille, qui se leva d'un bond si léger qu'on aurait dit qu'elle s'était envolée.
Leila ne prit même pas la peine de troquer son pyjama pour une tenue plus adaptée, et se faufila dans le couloir, sur la pointe des pieds.
Mais une ombre s'y déplaçait de manière inquiétante, telle un zombie, instable, longeant les murs, traînant des pieds.
- Qui est là ? demanda Leila, sourcils froncés.
La forme sursauta et se figea d'un coup. Leila s'approcha, méfiante, jusqu'à distinguer des traits familiers.
- Erin, c'est toi !
- Leila ? Je t'ai pas entendue arriver, tu sors d'où ? demanda l'intéressée d'une vois d'outre-tombe.
- Je vais explorer un truc cool ! Tu viens ?
- Leila, il doit être 2h du matin, je me suis levée pour aller aux chiottes, je suis en pyjama, je peux pas aller "explorer"...
- Qui discute ? intervint une voix masculine de l'autre bout du couloir, l'air menaçant.
Leila se précipita vers son amie et la plaqua contre le mur, la main sur sa bouche. Au bout de quelques instants, des pas s'éloignèrent.
- Il est parti, commenta Leila en dégageant Erin.
- Au moins, là, je suis réveillée, marmonna cette dernière.
- Désolée. Je suis sûre que c'était Natsu, le connaissant, il nous aurait causé des problèmes.