Leila :
Après tout ce remue-ménage, ce fut difficile de reprendre la cérémonie d'ouverture comme si de rien n'était. Plusieurs élèves étaient à l'infirmerie, la décoration de la salle était en lambeaux, bref, un désastre !
Du coup, la sous-directrice décida de reporter la cérémonie, et emmena les rescapés dans le parc. On s'installa tous sous les cerisiers et Azur se leva.
- (re)Bonjour tout le monde ! Alors aujourd'hui on se retrouve pour une rentrée un peu particulière, puisqu'elle symbolise également notre toute première attaque ! On peut dire qu'elle aura été une entrée en matière spectaculaire, puisque vous avez eu l'occasion de voir vos aînés et vos professeurs à l’œuvre. J'espère que vous avez apprécié cette démonstration, et si ça peut vous rassurer, c'est une première et nous ferons en sorte que de telles attaques ne se reproduisent plus dans l'enceinte de l'école. Sur ce, je laisse vos délégués vous faire visiter les lieux plus en profondeur ! J'adore ce mot lol ! Moi je vais voir avec le boss pour réparer les dégâts.
Azur disparut rapidement de notre champ de vision, et on se retrouva plantés là comme des débiles. Je commençai à me dandiner en chantonnant, me demandant qui pouvait être notre directeur. C'est un mystère que je me devais de percer ! Le savoir, c'est le pouvoir ! Tandis que je réfléchissais à comment démasquer cette personne, Nihibus s'avança vers moi.
- Bon, Leila, tu viens ? Faut qu'on leur fasse faire le tour.
- Euh, je te rappelle que je suis pas déléguée ! Faudrait voir ça avec Natsu ou Primrose, ils font partie du conseil des élèves, eux !
- A mon avis, répliqua-t-il, ils sont pas mal occupés pour le moment avec ce qui vient de se passer.
- Je m'en tape ! J'ai pas envie de faire ça maintenant, ça m'a donné faim de me battre...
Une jeune fille rousse, Nayoko, qui faisait partie de ma classe, s'approcha de moi. Elle avait l'air séducteur, comme à son habitude.
- Si tu leur fais faire le tour, je te paye un repas, me glissa-t-elle en souriant malicieusement.
Je la regardai d'un air méfiant mais intéressé. Avec elle, il y avait toujours des intentions cachées lorsqu'elle devenait généreuse.
- S'ils partent, s'expliqua-t-elle, je pourrai me la couler douce, leur chahut comment à me taper sur le système. Avec ce qu'il s'est passé, ils sont trop nerveux et ça m'énerve.
J'hésitais. J'avais vraiment très faim.
Elle sourit et glissa sa main dans sa poche. Elle en sortit une barre de céréales et me la tendit avec un sourire en coin. Je m'en emparai et la déballai sans plus attendre, bondissant sur mes deux pieds.
- Nayoko, tu sais comment me parler !
- Tu trimbales souvent ce genre de trucs sur toi ? intervint Nihibus.
- J'en ai chopé quelques unes tout à l'heure quand on vidait les cartons pour le buffet. Je me suis dit que ça serait toujours utile. Je ne me suis pas trompée !
- Allons-y, Nihibus, m'exclamai-je, la bouche pleine.
Nihibus rassembla les Avenge- euh les nouveaux élèves, et les emmena faire le tour de l'école. Je fermais la marche et observais avec bienveillance nos kohai. Certains tremblaient encore de l'attaque, je le sentais. Notre priorité en ce jour serait de les rassurer et de faire en sorte qu'ils oublient toute cette violence.
Je souris de manière mélancolique. La violence qu'ils avaient vu était relative, par rapport à ce que j'avais vécu, et par rapport au passé de pas mal de personnes dans cette école. Lorsque Nihibus eut fini de présenter chaque lieu, je me plantai devant le groupe et m'écriai :
- Bon, les nouveaux ! Je sais que certains d'entre vous sont encore secoués par ce qui vient de se passer. Mais sachez que vous êtes en sécurité ici. Et si vous êtes dans cette école, c'est que vous voulez apprendre à vous battre ! Et c'est précisément ce genre d'expériences qui vous renforce. La théorie c'est bien beau, mais c'est encore quand on est face au danger qu'on progresse le plus. Donc même si, je dis bien si, ça recommence, dites-vous que ça sera une superbe manière de vous améliorer !
J'observai les visages de la foule, un grand sourire aux lèvres. La plupart avaient l'air convaincu, certains semblaient même excités.
- Merci Leila, c'était un beau discours, annonça Nihibus. Vous savez qu'un buffet était prévu, on va y aller tranquillement.
- Oui, ils ont dû tout remettre en place. Bon ! J'ai la dalle moi, alors je vous attends pas ! A plus !
Sans une parole supplémentaire, je fis pousser mes ailes dans mon dos, et m'envolai en direction de la grande salle.